dimanche 21 février 2010

Des pêcheurs de Sungai Penang Kecil aux Tours Petronas de Kuala Lumpur

Très beau voyage de nouveau. Mais avec les parents cette fois-ci! Ca fait plaisir de revoir le papa et la maman après plusieurs mois d'absence et 6 mois encore en perspective avant de rentrer au pays.

Donc très beau voyage. Très intéressant. La Malaisie n'est pas le premier pays où on pense aller mais l'ambiance, les paysages et surtout le mélange culturel et religieux qui semblent très apaisés, en fait un pays remarquable. Les chinois bouddhistes et taoïstes, les indiens hindous et bouddhistes, les musulmans de tout horizon, les chrétiens chinois et occidentaux cohabitent tout naturellement semble-t-il, de manière plutôt exemplaire. Les temples hindous et bouddhistes, les mosquées et les églises se trouvent parfois dans les mêmes rues. Dans la ville de Malacca, au sud du pays, les hindous, les bouddhistes et les musulmans prient côte à côte. Les bâtiments se touchent. No problem. Si ça pouvait être comme ça en France...

Comme beaucoup de pays en Asie, la richesse côtoie la pauvreté. Heureusement moins fortement qu'aux Philippines. J'ai découvert il n'y pas si longtemps qu'il y a un bidonville dans ma rue. Au beau milieu des maisons de 100, 200, 300 m². On prend des claques tous les jours. L'autre jour encore, je revenais de l'université, la bouche en cœur, chantonnant, marchant gaiement et j'ai croisé une dame qui triait les ordures sur le trottoir pour récupérer les plastiques et métaux. Jusqu'ici situation normale, quotidienne aux Philippines. Mais 2 pas plus loin, un petit garçon de 3 ans peu être, faisait la même chose. Aidant sa mère. Un peu plus choquant. L'école est gratuite à partir de 3ans, il me semble, donc les pauvres, ils se démerdent comme ils peuvent avec leurs enfants (environ 4 parmi les familles pauvres) en bas âge. C'est pareil dans beaucoup de pays, et également en Europe. Mais je pense qu'il y a généralement plus d'aides pour les familles en Europe. Et je ne pense pas que généralement les enfants de 3ans en Europe vont aider leur mère à trier les ordures sur le trottoir.

Donc, la Malaisie Péninsulaire, celle à l'ouest, est très contrastée. Le dernier jour a été plutôt un choc. Le matin, à faire des photos dans un village de pêcheurs, au milieu de pêcheurs donc, en slip, torses nus, un bonnet ou chapeau sur la tête, et le soir à marcher aux milieux des gratte-ciel, au milieu de gens bien habillés, de femmes et jeune filles voilées et d'autres en burqua, se cachant le visage avant d'avoir le temps de prendre une photo. Aucune critique là dedans. L'islam, est la religion extrêmement majoritaire et donc se ressent dans la vie quotidienne dont le port du voile. Quelque chose qui m'a frappé, et un peu déçu par contre est que, sans doute par éducation, les femmes et jeunes malaises sont beaucoup moins souriantes voir ignorantes quand on leur jette un regard: Dans un bus, moi et mon père on a dérangé une jeune malaise en essayant de passer avec nos gros sacs. Mon père passe en faisant un signe de la tête pour s'excuser et elle lui répond avec un sourire mais moi quand je suis passé, je m'excuse en disant "sorry", en la regardant mais la jeune malaise baisse la tête et m'ignore. Ca m'a fait bizarre. Il y avait d’ailleurs généralement une gêne quand je regardais les malaises dans les yeux, et les regards se détournaient très rapidement.

L'habitude aux Philippines de regarder tout le monde dans les yeux et de recevoir presque à chaque fois un regard reconnaissant en retour, souvent un sourire. Ca me fait d'ailleurs penser au tic national philippin, assez marrant. Quand tu leur dis bonjour de la tête, ils te répondent en un "mouvement de sourcils ascendants". Au début je ne savais pas si c'était genre "je m'en fous, qu'est ce que tu viens me dire bonjour, toi" ou bien juste un "ah! salut" mais en fait, c'est leur manière de te répondre quand tu leur fait bonjour.

D’ailleurs en parlant du voile, il y a énormément de types de voiles différents, aux styles bien distincts, du très austère, au sobre, multicolore, brodé, avec des petits animaux, avec dentelles, très moderne, très chic… Il a y tout une esthétique du voile, de nombreuses manières et techniques dans son port, et ma mère m’a dit qu’une fois, dans les toilettes, elle avait vu une jeune malaise mettre plus 10 minutes pour ajuster parfaitement la tenue, les plis…

Très bon voyage donc. Très intéressant culturellement et historiquement, choses qui manquent pas mal aux Philippines : Pas d’architecture particulièrement intéressante, pas de beaux temples et mosquées, et pas beaucoup de belles églises. On s'est bien baladé, on a bien crapahuté pendant des heures, pour atteindre de magnifiques et immenses champs de thé dans les montagnes des Cameron Highlands et pour revenir sous la pluie sans trouvé aucun taxi ni bus sur le chemin du retour. Finalement on aura été pris une première fois par une famille de malais, d’origine chinoise, très sympas. Et la seconde fois par 2 malais très sympas également. On a bien vagabondé dans Malacca, la ville historique, aux mélanges architecturaux coloniaux anglais, portugais, et malais et chinois. On s’est baladé en scooter et mobylette sur Pulau Pangkor, l’île Pangkor en malais. On a essayé de bien profiter de la plage et de se reposer. C’était d’ailleurs l’ambition de mon père au départ, qui est arrivé très fatigué de France, ayant énormément de boulot en ce moment apparemment. Ca m’étonnait qu’il veuille rester tranquille. Et ça ne m’a pas étonné longtemps parce Papa reste Papa et ne peut tenir en place. Réveil tous les matins entre 7h et 8h et crapahutage jusqu’au soir.

Les villes et endroits importants, fréquentés, ou/et touristiques sont très propres, très bien organisés. Aussi, les transports en Malaisie sont très bien conçus, trains, bus, autoroutes, taxis, avion… il ne semble y avoir personne sur les routes contrairement à Manille ou c’est tout le temps le bordel et où il y a tout le temps des bouchons. Par contre, peut être à cause des vacances nationales les premiers jours où l’on est arrivé, on a vécu une expérience très désagréable à prendre le car entre Kuala Lumpur, la capitale et Malacca. On avait pourtant un ticket, un horaire, une place attitrée mais arrivé sur le quai d’embarquement, les bus arrivaient et tout le monde se précipitaient dedans, se bousculant, se tapant limite dessus, aveuglés par une seule chose: Poser le pied sur la première marche et tirer de toutes ces forces sur la rambarde pour ne pas se refaire happer par la foule . C’était la loi de la jungle. Au début, on n’osait donc pas faire comme tout le monde mais après 2h d’attente, le 4ème car, la 4ème chance a été la bonne et mon père a du réellement bousculer violemment tout le monde pour après réussir à nous faire renter. C’était la seule solution, sinon tu ne rentres pas même si tu avais le bon ticket… Je n’avais jamais vu ça, mes parents non plus à part en Inde, m’a dit mon père où c’était apparemment autant le bordel.

Et les chinois dans tout çà? Ils sont partout en Malaisie. Et surtout pendant le nouvel an chinois. Il a été très dur de trouver des hôtels à cause de la nuée de chinois en vacances. On a même essayé des hôtels d’une dizaine d’étages à Ipoh… pas de place. Ils sont vraiment partout. On se demandait parfois où étaient les malais. Aussi, les chinatowns étaient dans chaque town et toutes les pancartes devenaient bilingues, voir trilingues : chinois, malais et anglais. Et il n’y avait presque uniquement que des chinois et la langue locale devenait alors le chinois. Plus de malais. Ca faisait très communautaire et comme les chinois détiennent 40% de l’économie nationale, les pêcheries par exemple, la majorité des hôtels et des restaurants, les activités de trading, et bien on a beaucoup entendu parler mandarin et sûrement un peu de cantonais (même si je n’arrive pas encore à bien faire la différence). J’ai plus ressenti cela avec les chinois que les « autres minorités culturelles » s’entremêlant beaucoup plus.

Le retour à Manille a été très dur, énormément de travail cette semaine et je n’ai pas pu beaucoup dormir pendant une semaine ; la semaine prochaine s’annonce un peu pareil. Pas très marrant. Aussi, ce matin je me réveille et je vois que j’ai reçu un message sur mon portable. C’était Violaine, une amie d’ici, en vacances ce week-end sur une île au sud est, qui me disait qu’il y allait avoir un tsunami qui allait frappé l’est des Philippines à cause du séisme d’hier, samedi, près du Chili. Et donc, n’ayant pas accès à internet, elle m’a demandé de chercher plus d’infos sur internet. Je cherche avec Google qui me réoriente vers Phivolcs, l’institution philippine qui surveille volcans, séismes et tsunamis. Phivolcs disait donc de s’éloigner des côtes et que la vague allait arriver dimanche, donc aujourd’hui, entre 1h et 2h30 de l’après-midi. Ca m’a fait bizarre de me transformer au réveil, en veille de tsunami, à se demander s’il ne fallait pas appeler l’ambassade de France pour avoir des conseils. On s’envoie donc plein de messages avec Violaine pour que je l’a tienne au courant des derniers infos que je trouve et finalement elle décide d’aller se balader dans les terres avec ses autres compagnons de voyage pour éviter la vague. Pas très rassurant quand même. On va bien voir dans la journée comment ça va évoluer. Je croise les doigts pour Violaine et les autres en espérant que rien ne va se passer…

1 commentaire:

  1. Hey ! Bien vu le panorama de la Malaisie, et le petit parallèle Malaisie/Philippines. Bonne continuation !

    RépondreSupprimer