Entre citoyens du monde
samedi 16 octobre 2010
Camiguin Norte, l'Imprévisible
lundi 28 juin 2010
Retour ua pays un peu spécial
En route pour la France !!! Le CMA CGM Le Fidelio m'attend à quai demain après midi. 25 jours de traversée à bord de ce "petit" porte conteneurs ! Une beau petit voyage m'attend: Malaisie, Océan Indien, Mer Rouge, pirates somaliens, Canal de Suez, Mer Méditerranée, Détroit de Gibraltar. Océan Atlantique, et enfin Le Havre !!!
Et puis j'aurai bien le droit à un bon mal de mer au début, quelques tempêtes peut être et toujours ces pirates somaliens qui nous attendent là bas en Mer Rouge !!
Mais il y aura sûrement des philippins comme hommes d'équipages et je ne perdrai donc pas mes repères et je vais pouvoir prolonger ma joie qui dura toute l'année. Et je vais pouvoir encore voir tous ces sourires, cette gentillesse, ces talents de musiciens et de chanteurs (pas toujours finalement ; dans les videokés, karaokés, ça fait mal aux oreilles des fois tout de même).
J'ai décollé des Philippines il y a quelques heures, le coeur gros, les yeux brillants et avec un noeud dans l'estomac. Cette année a été fabuleuse. Cette année m'a ouvert les yeux et l'esprit et alimenté et crée beaucoup de rêves et d'espoir.
Je vais me faire un petit bilan à bord du bateau pendant cette longue traversée et je reviendrai sur ce blog plus tard pour également publier certains articles par rapport aux philippines.
Allez ! En route ! Il faut bien rentrer un jour et toutes les bonnes choses ont une fin et sans fin il n'y a pas de bonne chose.
mercredi 26 mai 2010
Op-Ed Columnist Of Top Hats, Top Kills and Bottom Feeders
New York Times : Op-Ed Columnist
Of Top Hats, Top Kills and Bottom Feeders
By MAUREEN DOWD
Published: May 25, 2010
It’s unnerving, disorienting. A particularly noxious blend of helplessness, fear and fury that washes over you when you realize the country has again been dragged into a costly and scary maelstrom revolving around acronyms you’ve never heard of.
Our economy went in the ditch while traders got rich peddling C.D.O.’s and C.D.S.’s. Even many bankers — much less average Americans who lost their shirts — were gobsmacked by the acronyms, and scrambled to figure out how collateralized debt obligations and credit default swaps worked.
And now a gazillion gallons of oil have poisoned the Gulf of Mexico, thanks in part to unethical employees at a once-obscure agency known as M.M.S. — the Interior Department’s Minerals Management Service. M.M.S. is charged with collecting royalties from Big Oil even as it regulates it — an absurd conflict right there. So M.M.S. has had the same sort of conflicts of interest as ratings agencies like Moody’s and Standard & Poor’s had with Wall Street.
Consorting with the industry intensified once two oilmen took over the White House. Dick Cheney, Duke of Halliburton — responsible for the cementing of the calamitous well, now under investigation — had his aides conspire with BP America and other oil companies to draw up an energy policy.
As when derivatives experts had to help unravel the derivatives debacle, now the White House is dependent on BP to find a solution to the horror it created. The financial crisis and the oil spill are both man-made disasters brought on by hubris and avarice.
With poignant scenes of oil-soaked birds and out-of-work fishermen on TV, the White House is still scrambling to get on top of this latest catastrophe. The laconic president is once more giving too much deference and trust to rapacious corporate scoundrels and failing to swiftly grasp and articulate the alarm of Americans.
One West Wing official admits that, even with all the crises they were juggling, they should have acted more urgently to re-examine the dark legacy of Cheney in the Energy and Interior Departments.
Monitoring the plume of doom — a symbol of national impotence — we’re learning another whole new vocabulary from Top Hat to Top Kill. We are trapped in a science-fiction nightmare we can’t wake up from, possibly because of a dead battery in the control pod connected to a dead man’s switch for the blowout preventer, whatever that means.
We’re glued to a House energy subcommittee’s “spillcam” Web site and Google Earth pictures of the spreading slick, nauseated by the news that once more, government officials charged with protecting us were instead enabling greedy corporations.
As The Washington Post reported on Tuesday, there is growing suspicion that the money concerns of the companies involved with the well created “an atmosphere of haste” that may have spurred the spill.
In a report released on Tuesday, Mary Kendall, acting inspector general of the Department of the Interior, described an agency that followed Cheney’s lead in letting the oil industry write the rules.
Just like those S.E.C. employees who were watching porn and ignoring warning signs while Wall Street punks created financial Frankensteins, some M.M.S. employees were watching porn, using coke and crystal meth and accepting gifts like trips to the Peach Bowl game from oil and gas companies, the report said.
Regarding outrageous behavior prior to 2007, one confidential source told investigators that some M.M.S. inspectors let oil and gas company staffers fill out inspection forms using pencils “and MMS inspectors would write on top of the pencil in ink and turn in the completed form.”
Larry Williamson, the M.M.S. Lake Charles, La., district manager, told investigators: “Obviously, we’re all oil industry. We’re all from the same part of the country. Almost all of our inspectors have worked for oil companies out on these same platforms. They grew up in the same towns. Some of these people, they’ve been friends with all their life,” hunting, fishing and skeet-shooting together.
The tragedy is that M.M.S. eerily presaged the disaster in the draft of a May 2000 environmental analysis of deep-water drilling in the gulf. The agency noted that “the oil industry’s experience base in deepwater well control is limited” and that given the prodigious production rates, “a deepwater blowout of this magnitude in the U.S. Gulf of Mexico could easily turn out to be a potential showstopper” for the Outer Continental Shelf program.
But M.M.S. got rid of those caveats in the final report, just as they deemed a remote-controlled shut-off switch an unnecessary expense for drilling companies several years ago.
As we watch a self-inflicted contamination that has no end in sight, consider this chilling arithmetic: One oil industry reporter reckoned that the 5,000 barrels a day (a conservative estimate) spewing 5,000 feet down in the gulf counts for only two minutes of oil consumption in the state of Texas.
A version of this op-ed appeared in print on May 26, 2010, on page A27 of the New York edition.
dimanche 23 mai 2010
Article du Monde.fr : Editorial : Vertiges de la Biologie synthétique
Vertiges de la biologie synthétique
Introduire un génome artificiel dans une bactérie pour en prendre les commandes, en réorienter le destin, en modifier à jamais la descendance. C'est l'exploit réalisé par le généticien américain Craig Venter et son équipe, au terme de quinze ans d'efforts et de 40 millions de dollars d'investissement. On ne saurait trop en souligner la portée, même si les étapes précédentes, à chaque fois largement médiatisées, avaient rendu cette issue moins inattendue.
En 2007 déjà, Craig Venter avait qualifié de "pas philosophique important dans l'histoire de notre espèce" la création par son laboratoire d'un chromosome synthétique. L'homme n'a jamais boudé la publicité et le scandale : c'est lui, pionnier du séquençage de masse aux National Institutes of Health, qui avait fait polémique en brevetant des gènes à tour de bras, dans les années 1990. C'est lui encore qui, passé au privé, avait défié la recherche publique dans la course au séquençage du génome humain - il a même poussé la malice jusqu'à choisir son propre patrimoine génétique comme matière première -, avant d'opter pour un finish ex aequo, en 2001, honorable pour les deux camps.
C'est donc lui encore qui donne à la biologie synthétique les moyens de ses ambitions : recréer la vie, façonner l'ADN qui en est le code, pour obtenir ce qu'on pourrait qualifier d'OEGM, des organismes entièrement génétiquement modifiés. Il ne s'agit plus d'introduire un ou plusieurs gènes d'une espèce dans une autre, mais de transplanter des génomes entiers.
Des bactéries pourraient être asservies pour produire de l'énergie, des médicaments, absorber du CO2... L'agroalimentaire sait déjà utiliser ces microbes. Mais Craig Venter, qui est aussi un entrepreneur, a breveté le procédé, et promet un changement d'échelle. Ce qu'il a fait pour la bactérie, il veut le réaliser pour des organismes plus complexes, comme l'algue.
Pourquoi pas pour l'homme, ou à défaut Neandertal, dont le génome vient d'être séquencé ? Il est d'ores et déjà légitime de poser la question et de s'interroger sur ses implications éthiques. Mais il faut rappeler que, entre le génome de la bactérie (un million de bases) et celui d'Homo (6 000 fois plus), le saut technique à réaliser laisse encore le temps de la réflexion.
La dernière percée de Craig Venter ne change rien à une menace déjà ancienne, engendrée par la biologie synthétique. Le virus responsable de la variole, dont un génome a été publié en 1994 (par un certain... Craig Venter), est bien plus facile à synthétiser - la séquence ne fait que 186 102 paires de bases. Les implications en termes de bioterrorisme supposent désormais de conserver en permanence des stocks de vaccins.
Faut-il appeler à un moratoire sur ces recherches et se priver de leurs bénéfices potentiels ? L'échec de la conférence d'Asilomar (Californie), en 1975, qui posait déjà la question, a montré que la science ne pouvait être stoppée. Une vigilance éclairée n'en est que plus nécessaire. Le démiurge américain lui-même a commandité, en 2007, un rapport proposant des pistes de "gouvernance". Cette excellente initiative ne doit pas rester sans lendemain.
vendredi 7 mai 2010
Visions d'un réalisateur Philippin - interview dans Courrier International
Brillante Mendoza, face cachée des Philippines
Lola, le dernier long-métrage de Brillante Mendoza, qui sort sur les écrans français le 5 mai, suit dans les quartiers pauvres de Manille deux grands-mères qui se battent pour leur petit-fils, chacune à sa manière. De passage à Paris, le réalisateur philippin a partagé avec Courrier international son approche d'un cinéma "social". Il a aussi livré ses impressions alors que l'archipel élira un nouveau président le 10 mai.
Lola, à l'instar de vos films précédents, brosse un portrait social des Philippines, n'hésitant pas à mettre en images leurs aspects les plus sombres. Vous vous plaisez à définir votre cinéma par l'expression française de "cinéma vérité". Est-ce là la meilleure définition ?
Oui, ou encore ce qu'on appelle real life, la "vie réelle". Il ne s'agit pas de mettre en scène des films comme le font les productions traditionnelles. Dans mon cas, on peut parler de néoréalisme.
Est-ce nouveau aux Philippines ?
Dans un certain sens, oui, parce que le cinéma philippin est davantage au contact des superproductions hollywoodiennes.
Que vous revendiquez parmi vos influences ?
En toute honnêteté, je ne peux pas dire avoir été influencé par l'industrie hollywoodienne. J'ai été exposé à ces films, mais ce n'est pas le modèle auquel je m'identifie. Pas plus qu'à l'école européenne, à laquelle je n'ai pas eu accès. Voilà seulement cinq ans que j'ai entamé ma carrière de réalisateur de fictions. Auparavant, je travaillais dans les clips publicitaires et baignais donc davantage dans ce monde glamour et commercial. Quand j'ai commencé à réaliser mes propres films, il s'agissait moins de me référer à telle ou telle école que de développer mon propre style. Mon ressenti me servait de guide. Jour après jour, mon travail est une découverte, pas seulement des techniques de fabrication d'un film mais aussi de mon propre style ainsi que de moi-même, de ce que je veux réellement faire. Comment vais-je évoluer à l'avenir ? C'est une question à laquelle je suis incapable de répondre car, aujourd'hui encore, je continue d'apprendre. Parallèlement à mon travail de réalisateur, je m'efforce de m'enrichir en regardant des films alternatifs, des films que je n'ai pu voir par le passé, tels ceux des maîtres du néoréalisme – Truffaut ou De Sica – dont je me sens proche.
Pourriez-vous retourner à la pub ?
Je ne l'ai jamais vraiment quittée ; c'est elle qui me permet de vivre. Le cinéma est plus un engagement, une passion, mais je ne peux en vivre.
Pourtant, vous avez conquis les critiques et le public étrangers. Kinatay a par exemple décroché le prix de la Mise en scène à Cannes en 2009. Est-ce à dire que la consécration tarde à venir aux Philippines ?
Je jouis d'une reconnaissance aux Philippines, mais qui se limite à mes pairs. Si vous me parlez de la diffusion de mes films, nous n'en sommes pas encore là. La majorité des Philippins préfèrent les productions grand public, pas le genre de film que je fais. Même si mes films étaient projetés dans les cinémas privés, peu de gens iraient les voir. Aussi je les montre uniquement lors de projections spéciales, dans des écoles ou des universités.
Regrettez-vous ne pas toucher un public philippin plus large ?
Non, parce que ce n'est pas quelque chose que vous pouvez changer d'un coup de baguette. Prenez mon cas : il m'a fallu de nombreuses années avant de m'ouvrir au cinéma indépendant. Il faut procéder avec douceur et patience. Progressivement, le public y viendra. Mais j'ai bien conscience que je ne verrai probablement pas cela de mon vivant...
Vous faites aujourd'hui office d'ambassadeur du cinéma philippin à l'étranger, multipliant vos apparitions dans les festivals. Est-ce un rôle qui vous convient ?
Oui et non. Quand vous êtes ambassadeur, vous essayez de promouvoir quelque chose qui suscite l'admiration. Or aux yeux de la plupart des Philippins, ce dont je parle n'est pas quelque chose dont ils sont fiers et qu'ils souhaitent montrer à l'extérieur. Ils préféreraient que tout ça soit gardé secret. C'est donc paradoxal : je parle au monde de choses qui ne sont pas supposées être révélées. De plus, j'aimerais que cela dépasse la simple reconnaissance, que mes films déclenchent une prise de conscience et débouchent sur des actions.
Vos films sont-ils porteurs d'une telle force ?
Vous savez, monter ces films est suffisamment difficile. Il s'agit déjà d'un combat, comme pour trouver un producteur prêt à y mettre de l'argent. Si au-delà de mon travail quelque chose se produit, ce sera du bonus. Mais moi, j'ai fait mon travail en tant que réalisateur, et c'est déjà beaucoup. Me demander de changer la société ou le gouvernement, c'est trop me demander !
Le 10 mai, les Philippines voteront. La présidente Arroyo, après neuf années au pouvoir, est plus impopulaire que jamais. Les élections ont-elles, selon vous, le pouvoir d'apporter un changement ?
Par le passé comme aujourd'hui, les Philippins ont toujours placé de grands espoirs dans les élections même si, au bout du compte, on ne récolte que la déception. Car, au final, il s'agit juste d'un show. Mais ce que j'admire, c'est que les Philippins ne cessent jamais d'espérer, de rêver... qu'un jour leur vie changera. Et, si certains se montrent sarcastiques ou méchants, c'est parce qu'ils se rendent compte qu'ils ont régulièrement été dupés par les politiques.
Avez-vous un candidat favori ?
Non. Tous excellent dans les belles paroles, mais c'est tout. Des sacrifices seraient nécessaires. Il existe peut-être quelque part un candidat prêt à cela, mais il n'a aucune chance de percer ; ceux qui ont des intentions louables et sincères ne sont pas populaires. C'est la même chose dans l'industrie du film.
Les Philippines ont été dirigées dans les années 1990 par Joseph Estrada, un ancien acteur, à nouveau dans la course présidentielle cette année. Pourriez-vous être tenté de vous engager un jour en politique ?
S'il y a bien quelque chose que je peux vous garantir, c'est que jamais, au grand jamais, je ne rejoindrai ce monde !
28.04.2010 | Propos recueillis par François Gerles
lundi 8 mars 2010
Ride and ride and ride further !!!
dimanche 21 février 2010
Des pêcheurs de Sungai Penang Kecil aux Tours Petronas de Kuala Lumpur
Très beau voyage de nouveau. Mais avec les parents cette fois-ci! Ca fait plaisir de revoir le papa et la maman après plusieurs mois d'absence et 6 mois encore en perspective avant de rentrer au pays.
Donc très beau voyage. Très intéressant. La Malaisie n'est pas le premier pays où on pense aller mais l'ambiance, les paysages et surtout le mélange culturel et religieux qui semblent très apaisés, en fait un pays remarquable. Les chinois bouddhistes et taoïstes, les indiens hindous et bouddhistes, les musulmans de tout horizon, les chrétiens chinois et occidentaux cohabitent tout naturellement semble-t-il, de manière plutôt exemplaire. Les temples hindous et bouddhistes, les mosquées et les églises se trouvent parfois dans les mêmes rues. Dans la ville de Malacca, au sud du pays, les hindous, les bouddhistes et les musulmans prient côte à côte. Les bâtiments se touchent. No problem. Si ça pouvait être comme ça en France...
Comme beaucoup de pays en Asie, la richesse côtoie la pauvreté. Heureusement moins fortement qu'aux Philippines. J'ai découvert il n'y pas si longtemps qu'il y a un bidonville dans ma rue. Au beau milieu des maisons de 100, 200, 300 m². On prend des claques tous les jours. L'autre jour encore, je revenais de l'université, la bouche en cœur, chantonnant, marchant gaiement et j'ai croisé une dame qui triait les ordures sur le trottoir pour récupérer les plastiques et métaux. Jusqu'ici situation normale, quotidienne aux Philippines. Mais 2 pas plus loin, un petit garçon de 3 ans peu être, faisait la même chose. Aidant sa mère. Un peu plus choquant. L'école est gratuite à partir de 3ans, il me semble, donc les pauvres, ils se démerdent comme ils peuvent avec leurs enfants (environ 4 parmi les familles pauvres) en bas âge. C'est pareil dans beaucoup de pays, et également en Europe. Mais je pense qu'il y a généralement plus d'aides pour les familles en Europe. Et je ne pense pas que généralement les enfants de 3ans en Europe vont aider leur mère à trier les ordures sur le trottoir.
Donc, la Malaisie Péninsulaire, celle à l'ouest, est très contrastée. Le dernier jour a été plutôt un choc. Le matin, à faire des photos dans un village de pêcheurs, au milieu de pêcheurs donc, en slip, torses nus, un bonnet ou chapeau sur la tête, et le soir à marcher aux milieux des gratte-ciel, au milieu de gens bien habillés, de femmes et jeune filles voilées et d'autres en burqua, se cachant le visage avant d'avoir le temps de prendre une photo. Aucune critique là dedans. L'islam, est la religion extrêmement majoritaire et donc se ressent dans la vie quotidienne dont le port du voile. Quelque chose qui m'a frappé, et un peu déçu par contre est que, sans doute par éducation, les femmes et jeunes malaises sont beaucoup moins souriantes voir ignorantes quand on leur jette un regard: Dans un bus, moi et mon père on a dérangé une jeune malaise en essayant de passer avec nos gros sacs. Mon père passe en faisant un signe de la tête pour s'excuser et elle lui répond avec un sourire mais moi quand je suis passé, je m'excuse en disant "sorry", en la regardant mais la jeune malaise baisse la tête et m'ignore. Ca m'a fait bizarre. Il y avait d’ailleurs généralement une gêne quand je regardais les malaises dans les yeux, et les regards se détournaient très rapidement.
L'habitude aux Philippines de regarder tout le monde dans les yeux et de recevoir presque à chaque fois un regard reconnaissant en retour, souvent un sourire. Ca me fait d'ailleurs penser au tic national philippin, assez marrant. Quand tu leur dis bonjour de la tête, ils te répondent en un "mouvement de sourcils ascendants". Au début je ne savais pas si c'était genre "je m'en fous, qu'est ce que tu viens me dire bonjour, toi" ou bien juste un "ah! salut" mais en fait, c'est leur manière de te répondre quand tu leur fait bonjour.
D’ailleurs en parlant du voile, il y a énormément de types de voiles différents, aux styles bien distincts, du très austère, au sobre, multicolore, brodé, avec des petits animaux, avec dentelles, très moderne, très chic… Il a y tout une esthétique du voile, de nombreuses manières et techniques dans son port, et ma mère m’a dit qu’une fois, dans les toilettes, elle avait vu une jeune malaise mettre plus 10 minutes pour ajuster parfaitement la tenue, les plis…
Très bon voyage donc. Très intéressant culturellement et historiquement, choses qui manquent pas mal aux Philippines : Pas d’architecture particulièrement intéressante, pas de beaux temples et mosquées, et pas beaucoup de belles églises. On s'est bien baladé, on a bien crapahuté pendant des heures, pour atteindre de magnifiques et immenses champs de thé dans les montagnes des Cameron Highlands et pour revenir sous la pluie sans trouvé aucun taxi ni bus sur le chemin du retour. Finalement on aura été pris une première fois par une famille de malais, d’origine chinoise, très sympas. Et la seconde fois par 2 malais très sympas également. On a bien vagabondé dans Malacca, la ville historique, aux mélanges architecturaux coloniaux anglais, portugais, et malais et chinois. On s’est baladé en scooter et mobylette sur Pulau Pangkor, l’île Pangkor en malais. On a essayé de bien profiter de la plage et de se reposer. C’était d’ailleurs l’ambition de mon père au départ, qui est arrivé très fatigué de France, ayant énormément de boulot en ce moment apparemment. Ca m’étonnait qu’il veuille rester tranquille. Et ça ne m’a pas étonné longtemps parce Papa reste Papa et ne peut tenir en place. Réveil tous les matins entre 7h et 8h et crapahutage jusqu’au soir.
Les villes et endroits importants, fréquentés, ou/et touristiques sont très propres, très bien organisés. Aussi, les transports en Malaisie sont très bien conçus, trains, bus, autoroutes, taxis, avion… il ne semble y avoir personne sur les routes contrairement à Manille ou c’est tout le temps le bordel et où il y a tout le temps des bouchons. Par contre, peut être à cause des vacances nationales les premiers jours où l’on est arrivé, on a vécu une expérience très désagréable à prendre le car entre Kuala Lumpur, la capitale et Malacca. On avait pourtant un ticket, un horaire, une place attitrée mais arrivé sur le quai d’embarquement, les bus arrivaient et tout le monde se précipitaient dedans, se bousculant, se tapant limite dessus, aveuglés par une seule chose: Poser le pied sur la première marche et tirer de toutes ces forces sur la rambarde pour ne pas se refaire happer par la foule . C’était la loi de la jungle. Au début, on n’osait donc pas faire comme tout le monde mais après 2h d’attente, le 4ème car, la 4ème chance a été la bonne et mon père a du réellement bousculer violemment tout le monde pour après réussir à nous faire renter. C’était la seule solution, sinon tu ne rentres pas même si tu avais le bon ticket… Je n’avais jamais vu ça, mes parents non plus à part en Inde, m’a dit mon père où c’était apparemment autant le bordel.
Et les chinois dans tout çà? Ils sont partout en Malaisie. Et surtout pendant le nouvel an chinois. Il a été très dur de trouver des hôtels à cause de la nuée de chinois en vacances. On a même essayé des hôtels d’une dizaine d’étages à Ipoh… pas de place. Ils sont vraiment partout. On se demandait parfois où étaient les malais. Aussi, les chinatowns étaient dans chaque town et toutes les pancartes devenaient bilingues, voir trilingues : chinois, malais et anglais. Et il n’y avait presque uniquement que des chinois et la langue locale devenait alors le chinois. Plus de malais. Ca faisait très communautaire et comme les chinois détiennent 40% de l’économie nationale, les pêcheries par exemple, la majorité des hôtels et des restaurants, les activités de trading, et bien on a beaucoup entendu parler mandarin et sûrement un peu de cantonais (même si je n’arrive pas encore à bien faire la différence). J’ai plus ressenti cela avec les chinois que les « autres minorités culturelles » s’entremêlant beaucoup plus.
Le retour à Manille a été très dur, énormément de travail cette semaine et je n’ai pas pu beaucoup dormir pendant une semaine ; la semaine prochaine s’annonce un peu pareil. Pas très marrant. Aussi, ce matin je me réveille et je vois que j’ai reçu un message sur mon portable. C’était Violaine, une amie d’ici, en vacances ce week-end sur une île au sud est, qui me disait qu’il y allait avoir un tsunami qui allait frappé l’est des Philippines à cause du séisme d’hier, samedi, près du Chili. Et donc, n’ayant pas accès à internet, elle m’a demandé de chercher plus d’infos sur internet. Je cherche avec Google qui me réoriente vers Phivolcs, l’institution philippine qui surveille volcans, séismes et tsunamis. Phivolcs disait donc de s’éloigner des côtes et que la vague allait arriver dimanche, donc aujourd’hui, entre 1h et 2h30 de l’après-midi. Ca m’a fait bizarre de me transformer au réveil, en veille de tsunami, à se demander s’il ne fallait pas appeler l’ambassade de France pour avoir des conseils. On s’envoie donc plein de messages avec Violaine pour que je l’a tienne au courant des derniers infos que je trouve et finalement elle décide d’aller se balader dans les terres avec ses autres compagnons de voyage pour éviter la vague. Pas très rassurant quand même. On va bien voir dans la journée comment ça va évoluer. Je croise les doigts pour Violaine et les autres en espérant que rien ne va se passer…